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LES FEMMES DE LA COMMUNE

dévore. Je ne veux pas de fanatisme. La fièvre de vos convictions vous a perdus. Vous en êtes arrivés à reprocher à M. Gambetta son ventre. Est-ce de sa faute s’il est si gros ? Nous n’arriverons au collectivisme que par l’instruction et la froideur de nos convictions. Pas de haine ! Plus de fanatisme !

Louise Michel, prenant cette attaque pour elle, bondit sur l’estrade.

J’accepte complètement, s’écrie-t-elle, ce reproche de fanatisme, cette accusation de haine. Oui, je hais ! mais, entendons-nous, si je voudrais souffleter le maître, je n’en veux pas aux valets. Je n’en voulais pas à la foule ameutée qui me huait à Versailles, mais je hais ces gens qui, au lieu de tuer un homme et d’aller au bagne, en tuent des milliers et vont au ministère. Vous avez peur de l’insurrection. On la fera quand le peuple voudra et non quand la police en aura besoin. Allez dire cela au gouvernement de la fumisterie !

Ici un triste épisode. À cette hystérique a succédé un fou, mais un fou qualifié, celui que les coulissiers appellent le fou de la Bourse, M. Lemaire, l’ancien maire de Gisors, un pauvre homme dont le 4 septembre a perdu la raison et que le public blackboule.

En revanche, il acclame le citoyen Pierron