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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Gambetta de l’Angleterre, daigne se rendre et s’expliquer dans les meetings. L’ex-ministre est sans doute au Bois.

Applaudissements. Le citoyen Bazin paraît à la tribune. Il en veut principalement à la Banque de France, qui gagne, au profit de quelques particuliers composant son conseil d’administration, plus d’un million par jour :

— N’est-ce pas l’État qui devrait gouverner cette Banque à notre profit à tous ? Citoyens, je vous invite à vous rallier au collectivisme. Il est honteux que certains individus gagnent des mille et des cents quand de pauvres gens suent tout un jour pour gagner trois francs. Il ne faut plus d’accapareurs. Il ne faut pas que des gens usurpent le travail des autres. Tout le monde doit travailler autant.

Ici grand tumulte. Une citoyenne, fort bien mise d’ailleurs, assise parmi les auditeurs, se lève et dénonce un voisin qui a donné des marques de désapprobation. Le voisin disparaît dans sa redingote. L’assesseur Gandoin a la parole. Changement à vue. Ce citoyen, que des auditeurs ont placé au bureau, serait-il un traître ?

— Citoyens, dit-il, on me sait républicain, mais je ne pense pas comme vous. (Tableau !) La haine vous