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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Combattons, mais le crime et l’horrible misère.
Vas, que tous entendent ta voix.

Et le poète alors, devant le siècle impie,
Tomba sur ses genoux ; mais sa voix se perdait
Au milieu de vains bruits, et nul dans sa patrie
En passant, ne se détournait.
Alors le Christ fit faire un solennel silence,
Que troublait seul le bruit immense
Des voix qui demandaient du pain.
Alors riches, puissants, prêtres et grands du monde,
Apportèrent des dons comme une mer qui gronde,
Depuis le Gange jusqu’au Rhin.

Et leurs dons transformés en ateliers sans nombre,
Bureaux de bienfaisance et chantiers, tous ouverts
À ceux qu hier encor on entendait dans l’ombre
Jeter leurs plaintes dans les airs,
Amenèrent la paix, la paix qui, chaste et belle,
Revint nous prendre sous son aile ;
Et le crime aux ongles de fer,
De contrée en contrée, errant et sans asile,
Et retrouvant partout la paix et l’Évangile,
Vint s’ensevelir dans l’enfer.

III

Silence dans les murs des cités bourdonnantes,
Silence : faisons taire un instant tous les bruits ;
Écoutons, attentifs ; parmi ces voix bruyantes