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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

ment instruites et pratiques essayaient de renouveler le mode d’enseignement, tout à fait insuffisant et défectueux. Nous souhaitions surtout établir l’enseignement oral, tel qu’il se pratique aujourd’hui dans les cours. Après quelques menées plus ou moins avouées, ces Messieurs de la rue Hautefeuille envoyèrent une circulaire à toutes les institutrices de Paris, les invitant à une conférence ayant pour but de s’entendre afin de chercher les moyens pratiques d’arriver au résultat désiré. Nous y allâmes en grand nombre. Des noms justement estimés pourraient être cités. Ces messieurs firent patte blanche ; chacune de nous souscrivit pour les premiers frais de l’association. Jour fut pris pour la lecture des statuts. Entre temps on se consulta, on se demanda : Où veulent-ils nous conduire ? On alla écouter les statuts, mais la séance fut orageuse. On ne trompe les femmes que lorsqu’elles le veulent bien ; nous découvrîmes le bout de l’oreille et l’école sans Dieu. Il y eut une troisième séance. Louise fut obligée de m’avouer qu’elles n’étaient pas dix. Elle n’en resta pas moins attachée à l’Instruction populaire et le Francolin lui persuada de recruter des institutrices pour faire des lectures aux femmes du peuple, après leur journée, dans tous les quartiers de Paris. Ce que nous tentâmes pour la dis-