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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Il fait héler un fiacre.

— Ah ! monsieur l’officier de paix, s’écrie Louise Michel, qui est la naïveté même, vous êtes vraiment bien gentil !

Si c’était tout ! mais non ! Les forcenés suivent la voiture, qu’ils obligent à aller au pas et qui arrive péniblement à la Bastille. Là ils contraignent le cocher à faire deux fois le tour de la colonne et entourent le fiacre en vociférant la Marseillaise.

Louise Michel n’est rentrée chez elle qu’à la nuit, radieuse, enflammée. Blanqui était mort, mais elle s’imaginait avoir vu à ses obsèques cent mille socialistes !

Et, comme le lendemain, je racontais ces choses, la femme d’un de mes amis me proposait de me fournir sur la Jeanne d’Arc de la Commune des renseignements absolument intimes.

On ne doute pas de mon empressement à les accepter. Comme je lui savais un joli brin de plume au bout du doigt, je la priai de les rédiger à mon intention, ce qu’elle fit avec une bonne grâce dont les lecteurs lui sauront gré.

Ils auront ainsi l’histoire de la jeunesse de Louise Michel racontée par un témoin de sa vie :