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LES FEMMES DE LA COMMUNE

comme avec un couteau au-dessous d’un front d’anachorète.

Elle lève le bras droit avec un mouvement de marionnette et de sa large bouche aux lèvres minces tombent lentement, mesurément, sur un ton de récitation, ces paroles enfiévrées que Bouchardy eût mises volontiers dans un rôle de Masaniello féminin :

— Blanqui, ta mort est une apothéose. Plus l’homme est enfoui, plus l’idée domine… Si on venait ici nous massacrer tous pour tes doctrines, tous nous serions heureux, et ceux qui ne sont pas ici s’empresseraient d’y accourir.

En étiez-vous si sûre que cela, mademoiselle ?

— À côté de nos chers morts de 1871, au nom de Rigault, au nom de Ferré, je flétrirai sur cette tombe toutes les ignominies, quel que soit leur nom, empire ou opportunisme. Je te vengerai, Blanqui !

— Vive Louise Michel ! Vive la Commune !

À ces cris, M. Blanqui fils se retire. Son départ est même très remarqué.

Un citoyen se présente au nom des socialistes de Lille. Comme on cause bruyamment autour de la tombe, il juge à propos, ce dont nous le