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LES FEMMES DE LA COMMUNE

mer d’un revolver, malgré le peu d’expérience qu’elle avait de cette arme.

À ce moment, Flourens, désespérant de la voir, lui fit parvenir ses clefs en lui donnant ses instructions. Vite, elle courut chez lui, chercha les papiers en question.

En les fouillant, elle était bien forcée de lire. Et n’eût-elle pas été forcée ?… On n’est pas vainement femme.

Les bras lui tombèrent. Il n’y avait pas que des lettres dans les papiers à consulter. Il y avait des notes intimes au milieu desquelles s’étalaient des phrases comme celle-ci : « Je serai, pour la Crète, Alexandre doublé d’Aristote. » De ces notes s’exhalaient de terribles aveux d’ambition effrénée. Quoi ? Elle révait l’abolition du pouvoir personnel et son héros lui-même, celui qu’elle considérait comme le type le plus pur de la réforme révolutionnaire, rêvait aussi d’être un tyran. C’en était trop. Son idole se brisa. À quoi bon tuer l’empereur puisque le parti auquel elle s’était vouée réservait peut-être à celui-ci une armée de successeurs ?

Quelques semaines après, Gustave Flourens sortait de prison. Il reprit rang dans le mouvement radical. Rochefort se présentait à la députation dans la première circonscription de Paris.