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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

avait une grande confiance en elle, la demandait par tous ses amis. Il voulait la charger de faire un triage parmi ses papiers dans lesquels il craignait que la police ne fouillât et qui pouvaient compromettre quelques-uns de ses amis.

Folle, exaltée, la Désirée fit un serment, celui de tuer l’empereur. Elle dressa son plan qui, selon elle, était bien simple.

Très lettrée, elle écrirait une jolie supplique à Napoléon III, lui demandant une audience pour intercéder une grâce. Rarement les souverains refusent de ces audiences.

Elle aurait une petite cartouche de picrate de potasse et la jetterait sur le bureau de l’empereur, prête à donner elle-même sa vie pour la mort du tyran.

Mais, en ce temps-là, on ne trouvait pas facilement du picrate de potasse. Il lui fallait un chimiste pour complice. Le parti radical en comptait quelques-uns qui lui refusèrent leur concours.

Il faut entendre la Désirée flétrir les pusillanimes qui lui répondirent :

— Au fond, nous ne sommes pas pour l’assassinat politique. Le suffrage universel doit tout faire…

À défaut de picrale, la Désirée pensa à s’ar-