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LES FEMMES DE LA COMMUNE

forts, exaltant les faibles, ne manquant pas une réunion publique.

Parmi tous ceux qui rêvaient la chute de l’Empire, un homme surtout lui plut. C’était Gustave Flourens, dont l’enthousiasme et l’audace la conquirent.

Au commencement de 1869, à Belleville, il continua, en dépit du commissaire de police, deux réunions dissoutes. Il fut, de ce chef, condamné à trois mois de prison après avoir déjà subi deux mois de prévention à Mazas.

Dès la détention de son héros, la Désirée n’eut naturellement d’autre souci que d’adoucir sa captivité. Munie d’un panier contenant un poulet, du vin et autres agréments, elle se rendit naïvement à la prison dont on lui ferma la porte. Il lui fallait un laisser-passer, qu’elle alla demander à la Préfecture.

Comme elle n’était ni femme, ni sœur, ni même cousine du prisonnier, le laisser-passer lui fut refusé. Sa rage fut sans égale.

De-même que les paysans qui rendent toujours le gouvernement responsable du mauvais état des récoltes, elle accusa l’empereur de ne pas vouloir qu’elle vit Flourens. Sa haine politique devint une haine personnelle.

Ajoutez à cela que, de Mazas, le prisonnier qui