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LES SOLDATS DE LA COMMUNE

Capitaine pendant la guerre dans un bataillon du génie auxiliaire, il prit part au mouvement du 31 octobre et s’installa à l’Hôtel-de-Ville en compagnie de Blanqui et des autres. On sait comment Jules Ferry l’en délogea.

Le 22 janvier, nouveau mouvement. Les Bretons gardaient l’Hôtel-de-Ville. Lucipia crut qu’il n’avait qu’à leur parler pour les tourner contre Ferry. Ils tirèrent sur lui.

De son côté, au lendemain de la guerre, le général Vinoy, qui n’aimait pas les journalistes, le poursuivit pour un article qui avait ce titre significatif, quoique un peu long « Retournez à l’atelier, mais gardez votre fusil. »

Lucipia se retira dans son pays où il apprit, le 20 mars seulement, la proclamation de la Commune.

Le surlendemain il était à Paris et s’engageait dans les « fédérés ».

Le 25 mai, après l’assassinat des dominicains d’Arcueil auquel on l’accusa d’avoir pris part, il échappa à la répression en se cachant chez un ami. Pour sortir, il se déguisait tantôt en commissionnaire, tantôt en peintre d’enseignes. Mais il n’est pas de figure plus facile à reconnaître. Ses longs cheveux bleus, son épaisse, barbe de démocrate à tous crins, un défaut dans l’œil, puis