lisée par suite d’une blessure reçue place du Château-d’Eau, pendant la guerre, il déploie en toute circonstance une activité vertigineuse. Jusqu’à l’automne de 82 pourtant, il se croyait au-dessous de son devoir.
— La Porte-Saint-Martin, murmurait-il dans ses nuits d’insomnie, le Châtelet, le Château-d’Eau lui-même ont eu des lions et les Bouffes-du-Nord n’ont eu encore que des chevaux et des grues !…
Il essaya de s’aboucher avec un dompteur, de passage à Paris, mais les dompteurs sont hors de prix ! Que devenir ?
Or, il paraît qu’il y eut au moins une heure où la Providence veilla même sur les Bouffes-du-Nord.
Par hasard, Lisbonne apprit qu’il y avait dans les écuries du cirque Fernando cinq vieux lions qui avaient été abandonnés par un dompteur engagé ailleurs.
— J’ai trouvé ! s’écria-t-il. Je vais faire ce que n’a fait aucun directeur de Paris. Je dompterai ces lions. J’entrerai dans leur cage. Je leur mettrai mon pied malade sur la tête !…
À ce moment son front se rida.
Lisbonne continua son monologue :
— Oui, mais j’ai eu l’honneur de me battre pour la Commune, d’être condamné pour elle !