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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Songez qu’autrefois on se montrait un libéral. Les libéraux sont devenus républicains, puis radicaux, puis intransigeants. Aujourd’hui déjà, vous voyez : des bourgeois se dire socialistes. Patience. Réunissons-nous souvent comme ce soir. Attirez vos amis, et bientôt Paris qui est à nous, puisque c’est nous qui faisons ses maisons, ses voitures, ses habits, ses livres, Paris nous donnera toute la France. Commençons par réclamer ensemble la socialisation des fabriques. Bientôt nos frères de la culture se mettront avec nous.

Si nos gouvernants se donnent la peine de lire ces lignes instructives, qu’ils tirent eux-mêmes la conclusion ! Qu’ils mesurent la profondeur de l’abîme qui nous est chaque jour creusé par leur faiblesse. Ils comprendront où peut nous mener cette guerre au salariat.

Hélas ! plus d’un bourgeois de l’heure présente sort des anciennes classes du soir, où il allait sous l’Empire. Est-il besoin de se demander quelles gens sortiront des tristes écoles que l’on vient d’inaugurer !

Quant au style dans lequel Joffrin débite ses élucubrations ouvrières, il ferait la joie des lettrés.

Joffrin traite la langue française comme il voudrait traiter la société.

Sur ses affiches de mai 82, figurait la belle