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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

honneur lui coûtait une soixantaine de francs par mois.

De là, ses premiers soupirs.

Il est vrai que ceux-ci ont été vite comprimés. Par malheur de nouveaux griefs ont rendu ses autres soupirs plus accentués.

Tout conseiller municipal a naturellement des dépenses extraordinaires. Un jour il faut aller à l’hôpital de Bicêtre, le lendemain au Vésinet. Cela engendre des frais. De ces frais-là, on n’avait point parlé, mais Joffrin a tout de même présenté sa note.

Les premiers mois, on a payé. Depuis, on s’est récrié. Déjà l’on avait de la peine à lui donner dix francs par jour. Payer les voitures avec cela, mais c’était la ruine !

Du coup, la ficelle s’est tendue. Bref, il est évident que si l’élection avait été à refaire, Joffrin ne se fût pas représenté et que, dans le cas où il se représenterait, il y aurait des chances pour qu’on ne votât point pour lui.

On objectera qu’en ce moment il y a beaucoup de réunions publiques, et qu’à la porte de chacune d’elles, les plateaux s’emplissent de sous.

Nous allons ici donner deux chiffres dont l’exactitude étonnera les intéressés eux-mêmes.

À la fameuse réunion où M. Clémenceau a