Page:Chincholle - Alexandre Dumas aujourd’hui, 1867.pdf/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —


II

L’ANTICHAMBRE.


Elle est petite, l’antichambre de Dumas ; on dirait celle de Socrate ; il est vrai qu’on ne s’en sert point. À droite, deux portes dont l’une, la première, pourrait ouvrir le salon ; j’emploie cet avant-dernier verbe parce qu’on se sert encore moins du salon que de l’antichambre ; je vous étonnerai bien en vous apprenant pourquoi. L’autre donne dans la salle à manger. En face de nous, un corridor fermé par un rideau ; à gauche, un grand tableau, souvenir du luxe passé.

Tous ceux qui étaient des hommes en 1832 se souviennent du magnifique bal costumé que Dumas organisa rue des Trois-Frères, le seul dont il fut l’amphitryon. Les invités, c’étaient Odilon Barrot, Lafayette, Considérant, Buloz, Eugène Sue, les deux de Musset, Delacroix, Clément et Louis Boulanger, Rossini, Bocage, Frédérick-Lemaitre. Les grandes dames s’appelaient Virginie Déjazet, Mars, Georges. Puis à côté de vingt de ces auteurs dont parle Joséphin Soulary, de ces célébrités aujourd’hui inconnues, de ces gens

Nourris de grimoire,
Commentés, revus, corrigés,
Surtout corrigés — de leur gloire.