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projet de l’anéantir, ils n’auraient fait disparaître aucune des nombreuses erreurs qu’il contient, car ces erreurs se trouvent répétées et même détaillées avec plus de soins dans tous les autres livres religieux de la Synagogue, mais ils auroient détruit à jamais une foule immense de renseignemens très-précieux pour les sciences et les arts, qui ne se retrouvent nulle autre part. Je dirai plus encore, ils auraient privé le Christianisme de maints et maints témoignages qui déposent en sa faveur et qui sont d’un prix inestimable considérés tant par rapport aux qualités des témoins qui nous les ont laissés, qu’à la nature des temps auxquels ils remontent. En effet les deux Ghemara de Jérusalem et de Babylone parlent de J. Ch., de son Évangile, de ses disciples et du caractère des Scribes et des Pharisiens, de manière qu’elles nous dispensent d’aller mendier, pour ainsi dire, dans les écrits de Joseph Flavius et de ses contemporains, quelques phrases d’un sens douteux et quelques passages peu authentiques pour repousser les attaques des Philosophes, des Allégoristes et des Juifs mêmes. Les dogmes de l’incarnation et de la Trinité, le baptême élevé au-dessus de la circoncision du tems de S. Jean Baptiste, la confession auriculaire et la plus grande partie des cérémonies de l’Église Catholique reparaissent tour à tour presque à chaque page du Talmud. On y retrouve aussi des preuves incontestables que les savans Israëlites du tems de J. C. interprétaient les prophêtes dans le même esprit que nous le fesons aujourd’hui, et principalement dans toutes les prophéties qui sont relatives à l’arrivée du Messie. Ce n’est que par esprit de représailles qu’ils ont changé de systême par la suite. — Bref le Talmud de Babylone et celui de Jérusalem contiennent l’histoire de tous les peuples et de tous les cultes qui ont figuré en Orient et en Occident pendant les cinq premiers siècles de l’Église. —