Page:Chiarini - Le Talmud de Babylone, vol. 1, 1831.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 25 —

contré une telle hésitation et même confusion d’idées dans la plupart des écrivains qui parlent de ce Talmud que nous nous imposons la tâche de rapporter ici tout ce qui pourra en donner une juste notion et le séparer à jamais de celui de Babylone.

La Mischna ou la première partie de la loi orale est précisément la même dans le Talmud de Jérusalem que dans celui de Babylone si l’on en excepte pourtant un nombre infini de variantes, et plusieurs additions et retranchemens dûs d’une part aux copistes et de l’autre à la collision d’opinions qui a existé de tout temps entre les écoles israélites d’Orient et celles d’Occident[1]. Voyons maintenant l’arrangement de la Ghemara de Jérusalem qui confronté avec celui de la Ghemara du Talmud de Babylone pourra donner une idée adéquate de l’une et de l’autre. Le plan que nous en avons rapporté dans notre Théorie n’est qu’une esquisse de celui-ci.

En se tenant à ce qu’en dit Maimonides dans la préface à l’Ordre Zeraïm, le Talmud de Jérusalem comprendrait cinq ordres entiers. Il est cependant certain que les éditions que nous en avons aujourd’hui n’en contiennent que les quatre premiers ordres seulement et un seul traité du sixième, savoir : les Ordres Zeraïm, Moed, Nachin, Nezikin et le Traité Nidda de l’Ordre Tahoroth. Tel qu’il est maintenant il manque donc du cinquième Ordre Kodachin et de tous les traités du sixième, excepté le Traité Nidda. Nous lisons dans l’édition qu’on en a faite à Venise et dont nous allons nous occuper bientôt, qu’avant de publier le Talmud de Jérusalem ses éditeurs n’ont épargné aucun soin, pour recueillir tout ce qui en existait alors en manuscrit.

    voisines. Le Talmud de Jérusalem porte aussi le nom de Talmud des occidentaux (דבני מערבא) pour le distinguer de celui de Babylone qui a été composé en Orient.

  1. Nous indiquerons ces variantes ainsi que ces additions ou retranchemens dans les parties du Talmud de Jérusalem que nous traduirons pour compléter celui de Babylone. Quant aux autres parties on pourra consulter les notes critiques que Surenhusius a ajoutées à sa version de la Mischna.