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I. Mischne[1].


Depuis quand lit-on le Chema des vêpres[2] ? Depuis l’heure où les prêtres (devenus impurs par quelqu’accident prévu par la loi et s’étant lavés vers le coucher du soleil, Lev. XXII, 7. etc.) rentrent pour manger leur offrande[3] jusqu’à la fin de la première veille[4] : paroles du R. Élieser[5]. Mais les savans (ou les autres docteurs) disent : jusqu’à minuit. Rabban[6] Gamaliel dit : jusqu’à ce

  1. La Mischna se subdivise en une infinité de paragraphes ou de traditions qui s’appellent aussi Mischnes.
  2. C’est-à-dire, paroles : Écoute (Chema שמע) Israël, etc. du Deut. VI, 4. etc. dont les Talmudistes ont fait la principale d’entre les prières de la Synagogue, et que les Juifs sont tenus de réciter deux fois par jour, le soir et le matin. La Mischna aussi bien que la Ghémara est une suite perpétuelle de demandes et de réponses ou un dialogue non interrompu, sur le véritable sens de la Bible.
  3. Ou pour faire leur repas qui consistait en offrandes que les Israélites étaient tenus de séparer de leurs récoltes de froment, de vin, d’huile, etc. et de donner aux prêtres ou aux sacrificateurs (Deut. XVIII, 4.). On appelait grande cette oblation (תרומה גדולה) parce qu’elle était tirée de la masse de toute la récolte. Ils séparaient ensuite de la même récolte l’offrande pour les Lévites, ou la première dîme (מעשר ראשין). Les Lévites séparaient à leur tour, une partie de ces dîmes qui s’appelait oblation de l’Éternel (תרומת יהוה) ou dîme de la dîme (מעשר מן מעשר) Nomb. XVIII, 16. ou encore oblation de la dîme (תרומת מעשר) et qu’ils devaient donner aux prêtres.
  4. Les Juifs ont partagé de tout temps, les douze heures inégales tantôt en trois, tantôt en quatre veilles (אשמורות) et la première méthode est la plus ancienne. Le mot שמר répond au françois garder ou monter la garde, ce qui a été fait pour la première fois par les Nomades autour de leurs troupeaux et pendent la nuit.
  5. דברי פלוני cette formule veut dire : c’est l’avis de tel ou tel autre rabbin, c’est sa tradition.
  6. Le titre de Rabban (רבן) est plus illustre que celui de Rabbi (רבי), car il signifie très-magnifique ; tandis que l’autre ne signifie que magnifique. Je conjecture que la finale an (ן) est là pour lui donner la force de pluriel de majesté ou de dignité, comme disent les grammairiens orientaux.
    Il y a sept docteurs dans le Talmud, qui sont décorés de ce titre, savoir :
    Io. Rabban Siméon, fils d’Hillel.
    IIo. Rabban Gamaliel le vieux, fils de Siméon et neveu d’Hillel.