Page:Chiarini - Le Talmud de Babylone, vol. 1, 1831.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 6 —

jusqu’aux fils d’Ahron et à Ahron et à Moïse lui-même[1]. Ceux donc, qui ont écrit le Talmud tant de siècles après Moïse n’ont pas eu besoin d’une nouvelle révélation ; mais seulement de se rappeler ce qu’ils savaient déjà. L’assistance du ciel ne leur a été nécessaire que pour ne pas être trompés par leur mémoire.

Dans notre Théorie du Judaïsme qui, comme nous l’avons déjà dit, sert en même temps d’ouvrage préparatoire à la version du Talmud, nous avons signalé tous les effets de la mauvaise influence que ce livre a exercée et exerce toujours sur les esprits des Juifs de la dispersion. Mais nous sommes trop justes et trop impartiaux pour nous dissimuler un avantage marquant que les mêmes Juifs en ont retiré en tant qu’ils le regardent comme un corps de traditions divinement inspirées. Nous nous arrêtons à relever cet avantage avec d’autant plus d’empressement que nous remarquons qu’il est échappé à tous les apologistes les plus zélés du Talmud.

La Loi orale, qui a la même autorité qui la loi écrite parce que toutes les deux dérivent de la bouche de Dieu contient les détails les plus minutieux sur la pratique de chaque précepte et cérémonie. Il suit de là que, selon les Docteurs de la Synagogue, tout dans le Talmud est prévu d’avance et décidé par une autorité qui n’est pas sujette à exception. C’est pourquoi depuis que ce code est en vigueur, les Juifs n’ont pas eu besoin d’un chef visible ou de Synodes pour interpréter l’Écriture, définir les dogmes, fixer la discipline de leur culte etc. Ils ont été même à l’abri de ces convulsions religieuses qui ne servent qu’à enfanter ou à multiplier les sectes, au détriment de la tranquillité publique[2] ; car celles des Juifs n’ont jamais été en aussi grand nombre que celles des autres peuples et leur sujet de discorde a été plutôt la philosophie sophisti-

  1. Voy. Théorie du Judaïsme, Ire part. 
  2. Les sectes attestent le mouvement progressif d’une nation vers la vérité ; mais les dogmes de la religion ne devraient pas engendrer des sectes parce que leur vérité reste toujours la même.