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cune de ses paroles pour autant d’initiales d’autres mots qu’elle imagine à son gré, (Notericon ppvws) en transposant enfin les lettres de chaque mot pour y chercher de nouvelles significations éloignées de celle qui leur est propre et naturelle (Temura תמורה[1]).
4°. On appelle Cabale pratique (מעשית) un genre de superstition juive, qui consiste à faire des talismans, des charmes, des évocations etc. moyennant le nom de Dieu, Tetragrammaton ou les שﬦ המפרש et moyennant d’autres paroles ou procédés magiques dont nous verrons plusieurs exemples dans le Talmud.
5°. On donne enfin le nom de dogmatique à cette Cabale ancienne dont nous venons de parler et qui contient beaucoup de dogmes de la philosophie orientale et traite de la création du monde, des émanations des choses, de bons ou mauvais esprits, des 32 voies de la sapience, des 50 portes de la prudence, des noms sacrés, des anges et de Dieu.

Nous avons touché à toutes ces différentes espèces de Cabales, non parce que l’on en parle ex professo dans le Talmud, mais parce qu’il en contient plusieurs vestiges et je dirais presque les fondemens, et que sans ces notions préliminaires notre version resterait indéchiffrable ou demanderait des notes plus volumineuses que le texte.

L’étude des antiquités tend continuellement à transporter nos pensées des temps et des lieux où nous vivons aux temps et aux lieux où ont vécu les auteurs dont nous cherchons à saisir les idées. Elle rend par là un service très-signalé à la critique, celui de lui apprendre la géographie et la chronologie des monumens dont elle s’occupe. Mais dans ce genre de recherches il y a un écueil que doivent soigneusement éviter les interprètes des monumens sacrés. Ils ne doivent point confondre les compilateurs avec les auteurs de ces monumens et les lieux et les temps des premiers avec les temps et les lieux des

  1. V. Théorie du Jud. I Part.