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des la science du Maase Mercaba comme le nec plus ultra du savoir humain, comme une doctrine mystérieuse

    Chaldéens. En effet, Ézéchiel qui par son érudition se distingue au dessus de tous les autres prophètes, eut cette vision parmi les Chaldéens (cI, 1) et la rapporte dans le but de condamner le culte que ce peuple rendait au soleil, et qui avait été une des causes principales de la ruine du temple et de la captivité d’Israël (V, 4-11. VI, 6. 13. VII, 20. 24. VIII, 3-16 etc). Dans ce but reconnu, le Prophète place l’Éternel sur un symbole de la sphère, et met le symbole du soleil, c’est-à-dire, une lampe ou une cassolette remplie de charbons ardens (I, 13 et X, 2.) au centre de la sphère, pour dénoter que cet astre n’est pas le maître du monde comme on le croyait communément, mais le ministre du maître du monde, et qu’il reste sous ses pieds. Que le charriot à quatre roues d’Ézéchiel ne soit autre chose qu’un symbole d’une sphère céleste, je le déduis :

    1o. de ce que le Prophète dit expressément (I, 15-17. X, 10.) que quatre cercles placés l’un au dedans de l’autre constituaient une seule et même roue ou sphère à quatre côtés et ayant à chacun de ces côtés un animal mystérieux.
    2o. de ce que les Chérubins qui dans l’origine n’ont été autre chose que animaux sacrés de l’Égypte, dont Moïse s’est servi symboliquement pour marquer que les divinités des autres peuples méritaient à peine l’honneur d’être les marchepieds du trône de l’Éternel, signifient chez le Prophète, par leur position, les quatre vents (Voy. le Psalm. XVIII, 117 et CIV, 4.) et par leur forme, les quatre génies de la nature, d’où il suit nécessairement que le char auquel ils sont attelés doit être à son tour, un symbole de toute la nature (Universitatis currus).
    3o. de ce que les yeux dont Ézéchiel dit que cette sphère ainsi que le corps de ses quatre moteurs étaient parsemés dans tous les sens (I, 18. et X, 12.) sont, d’après le témoignage de toute l’antiquité sacrée et profane, le symbole des étoiles.
    4o. de ce qu’il appuie à plusieurs reprises sur la circonstance, que les roues ou les cercles, qui constituaient la grande roue ou la sphère étaient animés (I, 20. 21. etc.) ce qui est une manifeste allusion à l’âme du monde des anciens astronomes.
    5o. de ce qu’enfin les noms de Galgal (הגלגל) et d’Ophanim (האופנים) dont le Prophète se sert pour désigner l’ensemble ainsi que les parties de son charriot symbolique (X, 13.) ont dû toujours signifier dans la langue chaldéenne la sphère céleste et les cercles dont elle se compose, non seulement parce qu’ils sont restés dans la langue chaldéenne moderne avec la même signification, mais parce qu’il paraît que dans l’hébreux d’une époque très-reculée ils ont voulu dire à peu près la même chose (Voy. Psalm. LXXVII, 19 ).