pensant, mais un être comme les autres, c’est-à-dire un ensemble de forces réunies pour quelque temps mais condamnées à se dissoudre : un système de facultés et de tendances, une série d’images, d’idées, de velléités, de volontés, de sentiments qui passent, mais dont l’ordonnance subsiste pendant quelque temps, comme la forme et la structure d’un corps organisé persiste à travers les morts et les renouvellements de ses cellules. Rien de stable dans l’homme, ni les événements qui, en s’assemblant et en se succédant suivant une certaine loi, constituent sa personne, ni cette loi elle-même, qui va changeant lentement avec sa croissance et son déclin. Il y a cinq groupes (shandhas) de ces éléments dont la cohésion fait l’individu, et les bouddhistes montrent par le détail qu’aucun de ces éléments, aucun de ces groupes n’est une substance permanente. Le premier comprend les qualités matérielles (étendue, solidité, i leur) : elle sont comme une écume qui naît graduellement et s’évanouit. Le second contient les sensations : elles sont pareilles aux bulles qui dansent à la surface des eaux. Dans le troisième, les perceptions et les jugements ressemblent au mirage incertain de midi. Dans le quatrième, les dispositions morales et mentales rappellent « la tige du plantain, dépourvue de force et de solidité ». Enfin les pensées sont un spectre, une illusion magique !…
« O mendiants ! dit Gautama, de quelque façon