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DANS L’INDE.

Enfin, arrive la méditation sur la sérénité (Upeskha bhavanà). Pensant à toutes les choses que les hommes tiennent pour bonnes ou mauvaises et qui toutes sont passagères, au pouvoir et à la dépendance, à l’amour et à la haine, à la richesse et à la pauvreté, à la renommée et au mépris, à la jeunesse et à la beauté, à la décrépitude et à la maladie, il les contemple avec une indifférence invincible, avec une sérénité absolue.

Cent vingt moines dans le monastère : le couvent est une institution savante et de plus légale, respectée comme autrefois une grande abbaye, Cîteaux ou Saint-Germain au moyen âge. J’ai vu la bibliothèque, une salle retirée qui s’élève en dôme, où les palmes manuscrites sont enveloppées de linge. Dans un coin, des novices japonais lisaient, venus en pèlerins et en étudiants de l’autre bout du monde bouddhiste. On m’a montré un beau livre rouge qui contient les trois pitakas ou écritures sacrées des bouddhistes du sud. Sur la première page on lit :

Au très révérend Sri Weligama, supérieur du monastère de Kandy, en témoignage de respect,

Édouard, prince de Galles.