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DANS L’INDE.

sont sacrées parce qu’elles sont vivantes. Dans le couvent, toutes les règles qui dictent le détail de cette vie de pauvreté sont scrupuleusement observées : le novice se lève avant l’aurore, lave son linge, balaie les couloirs du temple et la terre autour de l’arbre Bo, puise l’eau de la journée et la filtre. Alors il se retire dans un lieu solitaire et médite : ayant placé des fleurs devant l’arbre sacré, il pense aux grandes vertus du Bouddha et à ses propres défaillances ; puis il prend sa sébile et suit son supérieur, qui va mendier. Ils ne demandent rien, mais se tiennent en silence devant les portes. Au retour, le novice lave les pieds de son maître, lave la sébile, fait bouillir le riz, pense à Bouddha, à sa bonté, à sa charité. Une heure après, il allume une lampe et se met à l’étude, copiant des manuscrits, ou bien, assis aux pieds de son supérieur, il reçoit son enseignement et confesse les fautes qu’il a commises pendant la journée.

Les aînés, affranchis du travail manuel, donnent plus de temps à la méditation, non pas à la prière, car le bouddhisme n’invoque point le secours d’une divinité. Pour se soustraire à la douleur, il ne compte que sur soi, usant d’un moyen nue recommandèrent aussi Spinoza et les stoïciens, oubliant te moi passager pour contempler l’ensemble des êtres. Ce inonde entier, il le contemple par cinq