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IV

Qu’y a-t-il sous cet immuable sourire ? L’abbé bouddhiste, supérieur du monastère de Kandy, homme très sage et très savant, qui s’intéresse à notre Europe et juge que par leur positivisme, leur psychologie et leur morale, nos penseurs sont tout près des doctrines du Bouddha, l’abbé Sri-Smangala veut bien causer avec moi pendant une demi-heure. Il m’indique quelques livres spéciaux et me donne une idée de la vie de ces religieux. Mais, en somme, on n’aperçoit que le dehors ; on n’arrive p pénétrer dans les âmes.

Deux classes de moine : les novices (samanera) ou mendiants proprement dits ; les aînés (sramana) ou hommes qui savent contrôler leur volonté. Pour arriver à la conquête de soi-même, qui est l’objet final, le religieux suit les préceptes indiqués dans le Pittri mokkha, le plus vieux des livres sacrés du bouddhisme, et que la plus sévère critique fait remonter à l’an 350 avant notre ère.

Le moine peut posséder huit objets : trois robes, une ceinture, une sébile pour recevoir les aumônes, un rasoir, une aiguille, un filtre pour écarter de

sa boisson les particules de matière organisée, qui

A. Chevrillon. — Dans l’Inde
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