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geois nommé Jacques Aymar, né le 8 de septembre à Saint-Véran, en Dauphiné (baronnie de Saint-Marcellin), qui avait la réputation de découvrir les sources, les métaux, les voleurs et les meurtriers, au moyen de la baguette, le fit venir à Lyon et le présenta au procureur du roi.

Le lieutenant criminel et le procureur du roi envoyèrent J. Aymar sur le lieu de l’assassinat ; il y fut ému, son pouls s’éleva, un frisson le saisit, et la baguette tourna dans les deux endroits de la cave où l’on avait trouvé les cadavres.

En se mettant à la recherche des traces des meurtriers, il s’aperçut qu’ils étaient trois : il les suivit sur terre et sur le Rhône, reconnaissant tous les endroits où ils s’étaient arrêtés et les objets qu’ils avaient touchés. Enfin il crut les reconnaître au camp de Sablon ; mais craignant de mauvais traitements de la part des soldats, il se garda bien de faire agir la baguette.

De retour à Lyon, on le renvoya au camp avec des lettres de recommandation ; là il reconnut qu’ils en étaient partis. Il les suivit à Beaucaire. La baguette le guida à la prison, où il reconnut un petit bossu pour un des assassins ; il s’aperçut que les deux autres avaient gagné le chemin de Nîmes.

Le petit bossu ramené à Lyon, accompagné de J. Aymar, fut reconnu, conformément aux indications de la baguette, dans tous les endroits de la route où il s’était arrêté. Après avoir nié toute participation au crime, il finit par avouer y avoir assisté comme valet de deux Provençaux, qui l’avaient commis ainsi