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Elle tourne sur les bornes, tant que les propriétaires de deux champs voisins s’accordent à les considérer comme marque des vraies limites de leurs propriétés respectives ; elle cesse de tourner si cet accord n’existe plus.

Les bornes ont-elles été déplacées frauduleusement ; la baguette tourne sur les places qu’elles occupaient d’abord, mais elle reste en repos sur les bornes même. Elle tourne sur un voleur, sur ses traces, sur les objets volés, sur les objets qu’il a touchés.

L’on verra qu’elle tourne sur un meurtrier, sur le lieu où un meurtre a été commis, lors même qu’on en a enlevé tout ce qui avait appartenu à la victime.

Enfin la baguette ne tourne que sur la chose que celui qui la tient a t intention de découvrir ; de sorte que, si cherchant un métal, il vient à passer sur une source souterraine, cette source est sans vertu sur la baguette.

L’homme qui la tient, éprouve par le voisinage de ce qu’il cherche, une impression d’après laquelle les doigts de ses pieds se réunissent comme pour se croiser ; de là une pratique de l’homme à la baguette, qui consiste à toucher du pied tout ce qu’il suppose devoir agir sur elle.

§ II. — Réponse du père Malebranche.

65.La réponse du père Malebranche est ce qu’on avait droit d’attendre d’un homme aussi distingué par la vivacité de l’esprit et l’habitude du raisonnement[1].

  1. Recueil de Lettres du père Lebrun, page 8.