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père Lebrun, il pose la question de savoir si l’usage de la baguette peut être permis pour chercher l’or.

Robert Fludd, dans sa Philosophia moysaïca, ce bizarre ouvrage où l’on trouve plus d’une observation remarquable, avant de parler de la baguette, signale la sympathie de l’écrevisse et de l’huître avec la lune, de l’herbe de rue avec le figuier, et du myrthe avec le grenadier. Puis, comme exemple de la sympathie du minéral avec la plante, il cite le mouvement vers la terre de la baguette de coudrier fourchue lorsqu’un homme qui la tient verticalement vient à passer au-dessus d’une veine d’or ou d’argent[1].

Le célèbre chimiste Rodolphe Glauber, dans la deuxième partie de L’Œuvre minérale[2], croit, d’après sa propre expérience, à l’efficacité de la baguette pour la recherche des métaux. Il l’attribue à une propriété physique.

Le père Jean-François (jés.) publia à Rennes, en 1653, un livre de la Science des eaux, où il parle de la baguette pour les découvrir ; mais il en condamne l’usage.

Le père Kircher (jés.), dont la vaste science est connue de tous, adoptant l’opinion d’Agricola dans son de Arte magnetica[3], va encore plus loin ; car, après avoir montré par l’expérience que les baguettes de bois prétendues sympathiques avec certains métaux, mises

  1. Philosophia moysaïca, Goudæ ; 1638 ; fol. 117.
  2. Pars secunda Operis mineralis ; 1652, page 29. Traduction de du Teil ; IIe partie, page 30.
  3. De Arte magnetica ; 1654 ; pages 500 à 504.