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philosophiâ materiis (1624), condamne l’usage de la baguette comme une pratique superstitieuse.

58.Parlons maintenant de l’emploi de la baguette pour découvrir non pas seulement les métaux, mais encore les eaux souterraines.

Il est fort difficile de fixer avec précision l’époque où l’on commença à chercher les sources avec la baguette ; quoi qu’il en soit, ce ne fut que longtemps après qu’on en avait fait usage pour les métaux. Le père Pierre Lebrun pense qu’un baron de Beau-Soleil et la dame de Berterau, sa femme, venus de Bohême en France en 1630, l’employèrent les premiers à la recherche des eaux souterraines. Ils s’étaient munis d’un grand compas, d’une boussole à sept angles, d’un astrolabe minéral, d’un géométrique minéral, d’un rateau métallique, etc., et surtout de sept verges métalliques et hydroïques par lesquels ils prétendaient découvrir et distinguer les métaux, les minéraux et les qualités diverses des eaux souterraines. 1630 est donc la date la plus reculée que nous ayons à citer pour l’application de la baguette à la découverte des sources, du moins en France.

Le baron de Beau-Soleil fut chargé de la mission de découvrir des mines au moyen de la baguette. Dix ans après son arrivée en France, la dame de Berterau dédia au cardinal de Richelieu, un petit livre devenu fort rare aujourd’hui ; il porte le titre De la restitution de Pluton dédiée à Son Éminentissime. On y trouve un Catalogue de plusieurs minières découvertes en France par le moyen de la baguette divinatoire. Ce cata-