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a été l’institution des académies où l’égalité des académiciens permet la liberté de la discussion, puisqu’il n’y a d’autre autorité que le président, chargé de maintenir des règlements faits précisément pour assurer à tous cette liberté.

15.Voyons les reproches que l’on fait à la méthode a posteriori et aux académies.

Il en est des facultés de l’esprit comme des facultés du corps ; l’exercice les développe et crée des habitudes.

Si les habitudes de l’esprit d’un individu sont favorables à certains travaux intellectuels, à faciliter certaines recherches, certaines découvertes, convenons qu’elles pourront avoir sur l’esprit de ce même individu une prédisposition contraire quand il s’agira de certains autres travaux, de certaines autres recherches, de certaines autres découvertes. Voilà un inconvénient que je reconnais le premier, mais inhérent à l’humanité ou plus exactement à la faiblesse de l’individu ; il n’existe pas une profession, pas une institution humaine qui en soit exempte : dès lors on ne doit pas s’étonner que les esprits exercés à la méthode a posteriori soient plus difficiles à convaincre, moins disposés à croire, surtout lorsqu’il s’agit de choses vagues ou extraordinaires, que le sont les esprits étrangers à cette méthode. Voilà pourquoi la plupart des savants, des académiciens, ont peu de disposition à admettre des choses surnaturelles quand il s’agit, bien entendu, de ce qui n’appartient pas aux traditions religieuses.