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tendance au mouvement qui les détermine ainsi machinalement à un acte auquel ils n’auraient jamais pensé sans une circonstance étrangère à leur volonté, et auquel ils n’auraient jamais été conduits par l’instinct.

306.Le grand acteur est celui dont le geste et le mouvement de la physionomie correspondent au mouvement que les sentiments qu’il traduit sur la scène ont dû exciter dans le personnage qu’il représente.

307.Le peintre d’histoire qui a étudié la nature, saisit la position que devaient avoir les originaux des personnages qu’il peint quand ils concouraient à l’action que la toile doit reproduire.

308.Le grand poëte est celui dont les vers éveillent en ceux qui les écoutent, les mouvements correspondants aux faits qu’il chante : tel est le récit d’un morceau de l’Iliade qui porte Alexandre à se jeter sur ses armes.

309.L’imitation conçue comme je viens de le dire par l’acteur, le peintre, le poëte ou, pour parler d’une manière plus générale, par l’écrivain, n’est reproduite fidèlement sur la scène, sur la toile et dans le récit, qu’après une étude approfondie du modèle. Si celui-ci peut, à la rigueur, fournir tous les traits de la copie, celle-ci gagnera aux rapports intimes que l’artiste pourra avoir avec la personnalité du modèle, soit que cette intimité se révèle dans l’œuvre par des traits