Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’intensité que nous attribuons à la cause dont nous voulons prévenir l’effet, ce qui ne veut pas dire que le rapport soit toujours une évaluation parfaitement exacte. Cependant c’est l’occasion de rappeler combien est admirable, dans un grand nombre de cas, la manière précise dont nous évaluons l’effort à produire, pour qu’une pierre, un palet, une boule, atteignent un but déterminé, pour que notre corps franchisse un fossé dont la largeur vient d’être évaluée à la simple vue, et à la course encore. Évidemment, de tels actes ne s’exécutent qu’après des exercices fréquents qui créent une habitude ; et celle-ci, une fois acquise, ne se conserve qu’à la condition de se tenir constamment en haleine par des exercices répétés.

290.On sent, d’après cela, l’influence que l’âge doit avoir sur tous les actes qui se rattachent à l’harmonie de la pensée avec les organes musculaires : la vue affaiblie n’aperçoit plus les objets qui nous menacent comme elle nous les signalait dans le jeune âge ; nos organes peu flexibles, peu agiles dans la vieillesse, ne se prêtent plus aussi bien qu’autrefois à l’exécution d’un mouvement, et nous ne sommes plus disposés, comme nous l’étions alors, à prévenir des chutes, éviter des chocs.

291.Comparez la difficulté qu’éprouve le vieillard à se maintenir en équilibre sur le plan glissant où il marche, et la facilité avec laquelle le jeune homme prévient une chute imminente dans la même circonstance, lorsqu’ayant perdu l’équilibre, il le rétablit