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réelle, d après la tendance au mouvement que détermine en nous la vue d’un corps qui se meut (288).

257.Dans la comparaison que je fais des tables, tournantes avec la baguette divinatoire et du pendule, on ne doit jamais perdre de vue la différence très-grande qui peut exister, d’une part, entre les tables aux phénomènes desquelles plusieurs personnes concourent, et, d’une autre part, la baguette et le pendule au mouvement desquels n’intervient qu’une seule personne.

En effet, la cause de l’assurance avec laquelle j’ai exposé mon explication du mouvement du pendule explorateur, tient à cette circonstance principale, qu’ayant été seul à expérimenter sur ce phénomène, i aucune certitude ne peut dépasser celle que j’ai acquise en soumettant des conclusions tirées de ma propre observation aux expériences de contrôle que j’ai rapportées, et, en outre, que personne aussi bien que moi ne peut apprécier le désir qui m’animait de connaître la vérité, abstraction de tout intérêt et de toute hypothèse.

Or, cette conscience d’avoir fait seul des expériences sans aucune influence étrangère, d’avoir recherché la vérité pour elle-même, en ne reculant devant aucune épreuve propre à dissiper des doutes, vous ne l’avez plus, du moins au même degré, avec des coopérateurs, lors même que vous leur accordez l’intelligence et la bonne foi. Que sera-ce si, les connaissant peu, vous élevez des doutes sur leur bonne foi, leur gravité et leur capacité ?

258.Cette difficulté d’apprécier l’exactitude d’ex-