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254.Voyons le rapport de ces faits avec l’influence que j’attribue à l’idée d’un phénomène du monde extérieur dépendant de nous-même et occupant notre pensée, lorsque celle-ci, sans être une volonté, donne lieu pourtant au mouvement musculaire nécessaire à a production du phénomène (207).

255.Si on suppose maintenant que des personnes aient les mains sur une table, d’après ma manière de voir, elles se représentent la table tournant de droite à gauche ou de gauche à droite, puisqu’elles s’y sont placées pour être témoins de ce mouvement ; dès lors, à leur insu, elles agissent pour imprimer à la table le mouvement qu’elles se représentent. Si elles n’agissent pas dans le même sens, il pourra se faire qu’il n’y ait pas de mouvement, c’est ce que j’ai observé. Cinq personnes faisant la chaîne sur un petit guéridon, une d’elles désirait vivement qu’il tournât, et, malgré cela, il resta immobile pendant une heure. Après une demi-heure, on reforma la chaîne, et trois quarts d’heure s’écoulèrent sans qu’il se mît en mouvement. Si les quatre personnes qui coopéraient à l’expérience n’avaient pas un désir égal à celui de la première de voir tourner le guéridon, aucune assurément n’était animée d’un désir contraire.

256.Lorsque les personnes désirent que la table tourne, le mouvement doit être plus fréquent que le repos, par la raison qu’il suffit que l’une d’elles remarque un certain mouvement dans une autre pour qu’elle-même suive ce mouvement par une imitation dont elle ne se rend pas compte, mais qui n’en est pas moins