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ficilement comment un anneau fait d’un fil très-fin, suspendu à un dais, est mis en mouvement en même temps que l’est le plateau posé sur la table. C’est un exemple de toutes les difficultés que présente la traduction de textes où il est question d’opérations, de procédés qu’on ne pratique plus et dont on ne possède pas d’ailleurs de descriptions claires et authentiques. La difficulté est la même lorsqu’il s’agit de traduire des textes anciens relatifs à un système d’idées obscures telles que l’alchimie ; aussi, lorsqu’il s’agit aujourd’hui de les interpréter, rien ne peut remplacer, suivant moi, les traductions de ces textes faites autrefois à des époques où ces idées étaient admises.

160.Le père G. S’chott mentionne le pendule explorateur dans sa Physica curiosa, imprimée en 1662 (lib. XII, p. 1532). Il parle de l’usage qu’on en faisait

    Carpathie, qu’on avait consacré selon les règles de la magie*. Cet anneau, en sautillant sur les intervalles qui contenaient les lettres, formait des réponses en vers héroïques, complets pour le nombre et pour la mesure, et tels que les vers pythiques ou ceux que rendent les oracles des Branchides. Nous étant donc enquis de celui qui succéderait à l’empire, parce qu’on nous avait dit que ce serait un personnage accompli à tous égards, l’anneau, en sautillant, toucha les deux syllabes ΘEO et la lettre Δ ; quelqu’un des assistants s’écria aussitôt que le destin nommait Théodore. On n’en demanda pas davantage, attendu que nous savions tous que c’était celui qu’on désirait. »

    * « Ce passage est exprimé d’une manière fort obscure dans l’original, et je n’ai rien trouvé dans les commentateurs qui tende à l’éclaircir. (Traducteur.) »