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satis enim apud nos constabat, hune esse qui poscebatur. »

Il existe deux traductions d’Ammien-Marcellin, une de l’abbé de Marolles et l’autre de M. de Moulines[1]. Ayant eu des motifs d’en suspecter l’exactitude, j’ai prié mon honorable confrère, M. Naudet, de vouloir bien traduire le morceau précédent, et grâce à son obligeance habituelle, je puis présenter à mes lecteurs une version qui reproduit aussi fidèlement que possible un texte dont le défaut de clarté est incontestable.

Hilarius commença ainsi : « Magnifiques juges, nous avons construit à l’instar du trépied de Delphes, avec des baguettes de laurier, sous les auspices de l’enfer, cette malheureuse table que vous voyez, et après l’avoir soumise, dans toutes les règles, à l’action des formules mystérieuses et des conjurations avec tous les accompagnements, pendant de longues heures, nous sommes parvenus à la mettre enfin en mouvement ; or, quand on voulait la consulter sur des choses secrètes, le procédé pour la faire mouvoir était celui-ci : on la plaçait au milieu d’une maison soigneusement purifiée partout avec des parfums d’Arabie ; on posait dessus un plateau rond sans rien dedans, lequel était fait de divers métaux. Sur les bords du plateau étaient gravées les vingt-

  1. Traduction de l’abbé de Marolles, 3 volumes in-12. Paris, Claude Barbin, 1672 ; 3e volume.
    Traduction nouvelle (de Moulines). Berlin, 1776 ; 3 volumes ; 3e volume, page 223 ; — et Lyon, 1778 ; 3e volume, page 202.