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tané chez Bleton lorsqu’il a été atteint par la fièvre, après s’être assis sur une pierre au-dessous de laquelle était une source (132). Lui-même ne pensait point à la baguette ; ce furent les effets ressentis par lui qui donnèrent à d’autres la pensée de son aptitude à s’en servir. M. de Tristan raconte qu’il maniait la furcelle depuis longtemps déjà, lorsqu’il voulut savoir si elle tournerait sur une source souterraine très-puissante. Eh bien, ce ne fut qu’après cinq essais infructueux, que cette source dont il connaissait l’existence, mit la furcelle en mouvement. Sans insister sur la différence des deux récits, comment concevoir, lorsqu’un homme est doué de la faculté d’être bacillogire et qu’il en a la conscience, que la baguette ne tourne pas sur une source puissante ?

151.M. de Tristan établit une condition, pour que l’eau soit efficace sur la baguette, qui n’est certainement pas justifiée par les écrits antérieurs : c’est celle du mouvement de l’eau et de son frottement contre des parois solides, soit celles d’une conduite, soit celles du lit où elle coule, comme ruisseau, rivière ou fleuve. Si les écrits antérieurs ont parlé du mouvement des sources souterraines comme circonstance favorable, je ne me rappelle pas qu’aucun auteur en ait fait une condition indispensable, et je ne sache pas que personne, avant M. de Tristan, ait parlé du frottement. Or, l’opinion de M. de Tristan est que la baguette ne tourne pas au-dessus d’une rivière, mais qu’elle tournerait dans une galerie parallèle à ses parois latérales ou pratiquée au-dessous de son lit.