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117.Après avoir reconnu, avec le père Ménestrier, que l’ensemble des phénomènes attribués à la baguette divinatoire ne peut être rapporté à une cause physique, je reproduirai un récit qu’il fait d’expériences exécutées devant lui par une personne religieuse, parce que ce récit, opposé à celui du père Lebrun concernant Mlle  Martin, deviendra un moyen de contrôle, lui vrai critérium de la proposition que je viens de rappeler (104, page 87).

« J’ai vu, dit le père Ménestrier, une personne religieuse qui a ce talent et qui s’en servait alors, le croyant tout à fait innocent et naturel, chercher de l’eau, et après qu’elle en avait trouvé, si on lui mettait en l’une des mains un linge ou quelque autre chose mouillé, la baguette ne tournait plus. Si elle cherchait de l’or caché, on avait beau lui mettre de l’eau dans la main ou de l’argent, la baguette ne cessait pas de tourner pour l’or ; mais dès qu’on lui mettait une pièce d’or en la main, son action cessait ; ce qui n’arrivait pas lorsqu’elle cherchait de l’argent caché, quoiqu’elle eût de l’or dans les mains. »

Ainsi, en mettant de l’eau dans la main qui tient la baguette mise en mouvement par la présence de l’eau, c’est détruire l’effet de celle-ci sur la baguette ; en un mot, y a neutralisation d’un effet par l’identique de la cause qui le produit. Voilà un fait expérimental attesté par un témoin digne de foi, le père Ménestrier. C’est un exemple du procédé de M. Peisson (104, page 87).

118.Rappelons maintenant que Mlle  Martin découvrait la nature des choses en procédant d’une