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48 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.

atrocités des lâches assassins du peuple, il ajoute : «Qui doute que Bailly n*ait fait traîner en prison l'éditeur de rAmi du peuple^ pour découvrir l'asile de l'auteur, et se défaire de lui par le fer ou le poison? »

Dans un pareil état de choses, la dénonciation des faux Amis du peuple était assurément ce qui devait le moins préoccuper Marat, et il était fondé en droit, après cent observations sur ce sujet, de s'en rapporter au civisme et aux lumières de ses conci- toyens, pour savoir distinguer le langage toujours digne et les vues élevées de l'ami du peuple, du style diffus, incohérent, trivial et souvent grossier des bar- bouilleurs de faux Amis du peuple.

Quant au silence de Marat sur la cause de cette lacune, on peut supposer que la nature des événe- ments politiques lui fit ajourner la publication des motifs, puis oublier tout à fait, par les préludes du renversement de la monarchie, le 10 août 1792.

Avant de clore cette revue bibliographique , signalons quelques anomalies qui pourraient bien être le fait inconscient de M. Villiaumé, et qu'à coup sûr on ne saurait imputer ni à Marat, ni à Simonne.

Ce n'est pas sans être étonné que nous avons trouvé dans le journal, relié par les soins de M. Vil- liaumé, un certain nombre de feuilles de VOraieur du peuple, par Fréron. Nous savons bien que parfois Marat faisait paraître dans la susdite feuille des