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il tient entre ses doigts la plume qui burinait sa pen- sée ; de la gauche, il presse en l'élevant un bonnet de liberté qui semblerait avoir été sa coiffure. Cette conception est mauvaise, appliquée à un homme qui donnait tant d'importance aux principes, et si peu aux emblèmes. Près de Marat, la petite caisse représentée dans le tableau de David, supporte une liasse et des manuscrits épars. Enfm, à gauche, sous une draperie relevée, le buste de Lepelletier Saint-Fargeau, sur une colonne trouqure lui servant de socle.

Ce tableau n*est assurément pas de L. David, comme on l'a cru longtemps parmi quelques collectionneurs, mais il y a lieu de croire qu*il a dû être mis au con- cours parmi ses élèves, car nous avons vu trois tableaux exactement les mêmes, sauf le mérite artistique qui en fait trois portraits différents.

Le premier qui s'est offert à nous, celui que nous possédons, nous a été cédé par l'intermédiaire de M. Boscher, marchand d'estampes, quai Voltaire, 23 ; il provenait, croyons-nous, d'un vieil amateur, habitant Plaisance. Ce tableau était peint sur un panneau devenu tellement vermoulu qu'il était menacé d'une ruine imminente. En avril 1862, nous le confiâmes à M. Paul Kiewert, vrai artiste dans l'art de rentoiler les tableaux ; transposé sur toile, il fut retouché par un autre artiste, M. Deserre, pour en dissimuler les coutures et le rever- nir. Malgré toutes ces réparations, il porte encore les traces des ravages du temps ; elles serviront un jour à le distinguer des deux autres dont nous allons parler.

Un an plus tard, à peu près, dans une exposition publique de tableaux bien autrement importants, à l'hôtel des ventes, rue Drouot, nous vîmes une copie