Page:Chevremont - Marat, index du bibliophile et de l’amateur de peintures, gravures, etc., 1876.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

454 FAUX NUMÉROS

fioudoyé par les ennemis de la Révolution pour dis* créditer VAmi du peuple, s'est entendu appeler des noms les plus humiliants avec ce sang-froid qui caractérise les scélérats consommés.

Désespéré d'avoir perdu le gain illicite qu'il fai- sait sur cette feuille accueillie par le peuple, qui la regardait comme sa sauvegarde, il vient de mettre ou jour un libelle ordurier sous le nom de Procureur du peuple, où il se venge en vomissant sur l'ami du peuple mille horreurs.

(( Dans tous. les pays où justice est faite, il serait condamné comme coupable de faux et d'escroque- rie, à avoir le poing coupé. Je le dénonce de nou- veau au tribunal de police, auquel j'ai rendu plainte; et je demande, moins comme réparation de toutes les atrocités qu'il m'a faites en m'exposant à la ven- geance des citoyens qu'il a lâchement diffamés sous mon nom, que pour prévenir celles qu'il pourrait faire encore, et le punir du préjudice qu'il a porté à la cause de la liberté, qu'il soit enfermé quelques mois à Bicétre, tenu au pain et à l'eau, et soumis chaque matin à une correction paternelle. Cet impu- dent faussaire se sent si bien épaulé, qu'il brave le tribunal de police. J'ose croire que ce tribunal crain- dra» s'il le laissait impuni, de paraître protéger les imposteurs et les fripons. »

Le zèle des bons citoyens, uni à la persévérance de Marat, triomphèrent un moment des faux Amis du peuple, car de juin à décembre 1790, il y eut