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DU JOURNAL DE MARAT. 453

ture. (Ami du peuple ^ n*" cxxiv, du 5 juin 1790.) Si le lecteur n*a pas oublié certaines réclamations des faussaires, qui tantôt affectaient de n*avoir pas publié leur feuille, toujours pour raisons indispen- sables ; tantôt se plaignaient des poursuites dirigées contre eux, il comprendra que toutes les mesures que Marat avait prises devaient enfin apporter de sérieuses entraves à leur commerce illicite, quand elles ne faisaient pas manquer d'un seul coup l'édi- tion entière du numéro prêt à être vendu ; c'est ce qui arriva une fois à un distributeur de faux Amis du peuple^ qui fut aiTêté porteur de quarante dou<^ zaines de ces exemplaires.

Par les récits qui vont suivre, nous allons démon- trer que la spéculation mercantile n'avait pas seule part à la fabrication des faux Amis du peuple; alors on ne s'étonnera plus, ni des difficultés qu'éprouvait Marat à mettre un frein à ces publications éhonlées, ni de l'inefficacité de la police, ni du silence des tri- bunaux, quand se révéleront au grand jour les noms des principaux instigateurs de ces turpitudes.

Sous la date du 18 juin 1790, Marat fait con- naître que l'un des infâmes écrivailleurs qui, pendant son absence, ont forgé sous son nom un faux Ami du peuple^ est le nommé Vaudin, se disant avocat, logé au n*" 63 rue de la Calandre. Il a été dénoncé comme auteur de cet écrit dégoûtant par le colpor- teur qui le distribuait; et il en est convenu en pré- sence de plusieurs témoins. Ce misérable aboyeur.