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DU JOURNAL DE MARAT. 449

pestes publiques qui renaissent au fur et à mesure de leur destruction; aussi chaque jour voit paraître de nouveaux écrits de ces folliculaires dont Teffron- terie n'a plus de bornes.

« Qui croirait, s'écrie Marat dans son numéro du 21 mai 1790, qu'après avoir porté plainte de leur brigandage à la police, je serais forcé quelques jours après de revendiquer et mon nom et mes titres usur- pés par ces fripons. »

Le 22 mai, Marat reprend la plume contre les indignes coopérateurs des faux Amis du peuple :

« J'ai passé la nuit dernière à leur poursuite, et, grâces au Comité de police de Saint-Etienne-du- Mont, une de leurs imprimeries a été saisie; elle est actuellement sous les scellés. Le temps écoulé depuis le moment où la garde s'est annoncée, et celui où les portes ont été enfin ouvertes, a suffi aux ouvriers pour briser les formes et cacher les feuilles en retiration ; mais dans leur embarras tumultueux, ils ont oublié un tympan, où était l'empreinte du cachet que le plus impudent de mes contrefacteurs venait de fixer à sa feuille...

« Quoi qu'il en soit, l'horrible scandale répandu sous mon nom par ces folliculaires stupides, dégoû- tants, barbares et funestes, m'avait alarmé au point de me déterminer à ne plus prendre de repos que je n'en aie fait un exemple. Un sentiment d'honnêteté naturelle, ou peut-être de reconnaissance, a porté les colporteurs à faire exécution de ces écrits indignes, de