Page:Chevremont - Marat, index du bibliophile et de l’amateur de peintures, gravures, etc., 1876.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

DU JOURNAL DE MARâT. U5

taient malheureusement sa cause par les calomnies atroces qu'ils se sont permises contre des citoyeni» honnêtes, contre des villes entières, dont les justes réclamations ont été présentées à l'Assemblée natio- nale. Les personnes clairvoyantes regardent ce hon- teux manège comme un piège que lui ont tendu ses ennemis, pour le forcer de revenir en France ; ils ont parfaitement réussi. M. Marat redoute moins la pri- son que le déshonneur; il a vu froidement tous les dangers auxquels il s'exposait en défendant les droit» du peuple; et il se croirait indigne de soutenir une aussi belle cause, si on pouvait le croire capable de la moindre des impostures qu'on s'elTorce de lui attribuer, dans la vue de soulever contre lui l'opi- nion publique. » (Notice de l'éditeur de la Lettre de M. Marat à M. le Président de V Assemblée nationale. Avril 1790.)

Peu après cet exposé, dans une publication rela- tive à VOrdre judiciaire, Marat revient à la charge contre ces misérables écrivailleurs séduits par l'appât du gain, et secondés sous main par les ennemis de la Révolution; mais c'est à la reprise de son journal ^ dans son n* cvi, du mardi 18 mai 1790, qu'il sou- lage son cœur ulcéré par tant d'indignité :

« A mon retour de Londres, où j'ai séjourné quelques mois, je trouve mon journal envahi par quatre folliculaires, qui se disputent à l'envie mon titre, mon épigraphe, mon nom, mes qualités, en s'accablant d'injures dégoûtantes chaque matin. Nou-

10