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444 FAUX NUMÉROS

nouveau numéro, disait encore : « Je ne sais quel polisson a été rendre plainte contre moi, et a obtenu des ordres (on n'en soupçonnerait jamais de sem- blables envers un citoyen, et surtout envers un citoyen domicilié) pour arrêter l'impression de ma feuille ; il a en conséquence fait fouiller nocturnement vingt im- primeries (le scélérat les conduisait de nuit, car de jour!... non, il est impossible que des citoyens ayent jamais consenti à une pareille inquisition envers un citoyen galant homme qu'ils ne connaissent pas assez) ; et il présidait lui-même aux alguazils. (Un homme détenu dans les liens d'un décret, conduire lui-même une patrouille !) Il présidait lui-même : ses recherches ont été vaines, parce qu'il s'est précisé- ment adressé aux imprimeries qui ne travaillent et n'ont jamais travaillé pour moi. Enragé de ne point trouver mon ouvrage, il a pris le parti de soudoyer des gens pour arrêter mon numéro du 21... J'appo- serai toujours le même cachet et la même devise, pour que des calomniateurs ne m'imitent plus, et je somme les sieurs J. Grand et Vaudin de se trouver demain à trois heures précises au Café du Caveau, au Palais-Royal, où je confondrai leur imposture. »

Après le verbiage de ces impudents folliculaires, écoutons les plaintes et les protestations de Marat :

(I L'ami du peuple, dont on connaît le zèle ardent pour la cause de la liberté... pouvait-il voir plus longtemps son nom flétri par d'infâmes imposteurs, indignes de défendre la patrie, et qui compromet-