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est très variable. Haller a beaucoup insisté sur ses variations de couleur, et particulièrement sur celles du sang veineux. Il va même jusqu’à dire que la couleur rouge n’est pas toujours due à l’action du poumon.

Dans l’état normal comme dans l’état pathologique, le sang veineux des organes peut être tantôt rouge, tantôt noir. M. Claude Bernard a démontré qu’il y a un organe dont le sang veineux à l’état physiologique est à peu près toujours rouge ; c’est le rein. Le sang des glandes sous-maxillaires est alternativement rouge ou noir ; il a aussi fait voir que le sang des glandes est toujours rouge pendant la fonction glandulaire, et noir pendant le repos de l’organe, ce qui viendrait expliquer la permanence de la couleur rouge du sang dans le rein, puisque cet organe fonctionne d’une manière continue. Il n’en est pas de même dans les muscles ; pendant la contraction, le sang veineux est noir, et pendant le repos du muscle il est presque rouge.

Le sang veineux, lorsqu’il est agité avec certains gaz, change de couleur ; avec l’oxygène et l’air atmosphérique, il prend la teinte rouge-vermeil, qui caractérise le sang artériel.

L’oxyde de carbone, l’hydrogène carboné, le deutoxyde d’azote lui font prendre une teinte brun violacé.

L’azote, l’acide carbonique, l’hydrogène, le protoxyde d’azote lui communiquent une couleur rouge-brun.

L’hydrogène arsénié et l’hydrogène sulfuré lui donnent une teinte violet-foncé, passant peu à peu au brun-verdâtre.

Le gaz chlorhydrique le fait passer au brun-marron et