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A. CHEVALLIER.

mateurs d’opérer le mélange, mais au moins sont-ils en mesure de savoir ce qu’ils font, sans que l’honorabilité du commerçant soit atteinte, et de manière que les intérêts de l’État, de la navigation et des pays producteurs ne reçoivent aucun dommage.

» Admettons qu’il y ait pour la France un avantage commercial ou agricole, que nous ne voyons pas à favoriser la culture de la chicorée, et à en autoriser le mélange avec le café. Est-ce une raison pour que cette substance soit elle-même falsifiée dans la mesure des sept huitièmes environ ? Si la chicorée seule altérait la saveur et la qualité primitives du café, le dommage pour le Trésor, pour la marine, pour les Colonies, pour le commerce, ne se ferait sentir que dans des proportions minimes ; mais c’est que sous prétexte de chicorée, on introduit dans le café des poudres colorantes, de la terre, de la brique pilée, des tourbes, des racines de toutes sortes.

» L’intérêt du Trésor est lésé, la bonne foi commerciale est compromise, la confiance de l’acheteur est trompée, la santé publique est atteinte.

» C’est donc à la fois sur toutes ces raisons que nous nous appuyons pour appeler l’attention sur le commerce du café tel qu’il se pratique aujourd’hui.

» L’intérêt de l’État, l’intérêt de la santé publique, tels sont les deux mobiles qui nous poussent à dévoiler si souvent les fraudes odieuses et répugnantes dont le consommateur de café est victime tous les jours.

Xavier Eyma. »

Quoique les chiffres de M. Xavier Eyma me semblent un peu élevés, nous ne pensons pas moins que ses réflexions sont justes ; elles méritent de fixer l’attention de l’administration supérieure.

Ce travail était à l’impression lorsqu’une commission du Conseil de salubrité, composée de MM. Payen, Baube, Boudet, Chevallier, Mathieu et Trébuchet, présenta, dans la