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A. CHEVALLIER.

troduction de cette substance dans le café, étaient les suivantes :

Que ce mélange, en usage dans la capitale, est dû à ce que le client veut avoir un café qui ait une forte couleur qu’il puisse communiquer au lait ; que le café additionné de chicorée n’était pas une fraude ; qu’on ne le vendait que 1 fr. 60 ; qu’à ce prix on ne pouvait vendre du café pur ; que succédant à d’autres épiciers, ils n’avaient pu faire autrement que leurs prédécesseurs ; que l’usage de la chicorée était une mesure utile aux consommateurs et non une fraude, puisque son usage avait fait repousser celui qu’on faisait :

Des cafés avariés qui entraient dans les cafés à 1 fr. 60 ;

Celui plus récent des cafés enrobés à l’aide de la mélasse, lors de la torréfaction, cafés qui sont préparés avec 2 kilogrammes de mélasse pour 10 kilogrammes de café ; que les clients savaient qu’en payant 1 fr. 60 le café, ils n’avaient pas du café pur, mais du café mêlé de chicorée ; que lorsqu’on livre du café pur on ne le trouve pas bon, et qu’il ne fournit pas une infusion convenablement colorée pour le café au lait ; que souvent le mélange se fait devant l’acheteur, qui a connaissance de ce qu’il a acheté ; qu’il est impossible de vendre comme on le fait du café à 1 fr. 60, les cafés qu’on achète coûtant 1 fr. 35 à 1 fr. 45, et perdant le cinquième de leur poids par la torréfaction.

Le Conseil de salubrité, qui avait été consulté, n’a pas dû tenir compte de toutes ces observations. Le client pouvant acheter séparément le café, puis la chicorée torréfiée, il a émis l’avis « que le café doit être vendu pur, et que la vente du café allongé de chicorée doit être considérée comme une tromperie sur la nature de la marchandise vendue. »

Les tribunaux ont adopté cette opinion, et un grand nombre de débitants ont été et sont journellement condamnés à l’amende et quelquefois à la prison, par suite de cette falsification.