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A. CHEVALLIER.

Toutes ces falsifications furent déférées aux tribunaux qui en firent justice.

Un sieur N… qui avait vendu du faux café, sur la plainte d’un sieur Baril qui s’était trouvé indisposé pour avoir fait usage de ce café, fut condamné à trois mois de prison et 50 francs d’amende.

Lors de cette condamnation, un préparateur de faux café se crut en droit d’écrire la lettre suivante au rédacteur du Constitutionnel.

Monsieur,

J’ai lu dans votre journal du 9 mars 1852, un article où vous signalez un nouveau genre de fraude introduit, dites-vous, dans le café en grains torréfié, et qui aurait été trouvé chez divers négociants tenant la spécialité des cafés.

Possesseur de brevets d’invention et de perfectionnement[1] approuvés par de hautes sommités médicales, pour la fabrication de mon café, j’en ai vendu à divers négociants de votre ville qui le mélangent avec le café des îles, sur la demande des consommateurs, car ce café, loin de nuire à la santé, apporte dans l’hygiène ordinaire de la vie une amélioration considérable par son emploi. Par un mélange avec le café colonial, n’ayant aucune intention de tromper le public, je poursuivrai la malveillance et toute contrefaçon.

Je viens donc, monsieur le rédacteur, vous prier de vouloir bien insérer ma lettre dans votre plus prochain numéro, afin de rectifier une erreur qui pourrait jeter quelques craintes parmi les consommateurs, et de la défaveur sur les maisons qui en font la vente.

Agréez, etc.

Cette lettre ne prouvait rien, car l’un des vendeurs, le sieur N… avait été condamné par les tribunaux ; de plus, si ce faux

  1. On a constaté que le mélange de café en grains était composé : 1o de café exotique, 700 grammes ; 2o de faux café, 300 grammes.