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DU CAFÉ ET DE SES FALSIFICATIONS.

cine de chicorée 5 kilogrammes, miel 1 kilog. 500 grammes, un décilitre d’eau-de-vie.

Ces industriels disent qu’on peut remplacer la chicorée par les fèveroles, le blé, l’orge, les pois chiches, le gland, la châtaigne.

1843. — MM. Allain et Leduc prirent un brevet pour faire un café avec du seigle et de la carotte ; ils ajoutaient à ces substances une certaine quantité de chicorée ; le mélange était le suivant : chicorée 30 parties, carottes 20 parties, seigle 50 parties.

1845. — M. Glinet prit un brevet pour le café africain qui n’était autre chose que du seigle trempé dans de la bierre, séché et torréfié.

1845. — MM. Lepelletier et Bollard donnaient le nom de café au thé et à un mélange de thé, de riz caroline et de capillaire torréfiés.

1847. — M. Benque donnait ce nom à un mélange de seigle, de chicorée et de café martinique torréfiés.

1848. — M. Vermoret signala comme succédané du café, les marrons d’Inde passés à l’eau salée bouillante ; ces marrons étaient ensuite séchés au feu torréfiés, puis moulus.

1849. — M. Marsais (Paul) fit breveter l’emploi de la carotte rouge et jaune, torréfiée comme succédané du café ; ce brevet n’avait rien de particulier, car déjà la carotte avait été indiquée dans le même but, mêlée, il est vrai, à d’autres substances, et signalée comme étant propre à faire un succédané du café[1].

1848. — M. Tardy donna le nom de café des pauvres à une préparation torréfiée et moulue, obtenue avec des cossettes de betteraves desséchées, ce produit, comme on le voit, n’avait rien de nouveau, et aurait pu s’appeler pauvre café.

1848. — M. Despretz prit un brevet pour mélanger le blé torréfié au café martinique aussi torréfié, ce mélange n’avait rien de nouveau.

1849. — M. Honoré prit un brevet pour la préparation d’un soi-disant café participant de la chicorée, des pois-chiches, des haricots, des glands, des semoules et du café ; le tout torréfié et moulu.

M. Lequien prit un brevet pour la préparation d’un mélange fait avec les pois-chiches, les semoules, les glands, le café, la gomme.

Il modifia ensuite cette préparation et ajouta aux substances

  1. Payssé dit (Annales de chimie, t. LXIX, p. 312). La racine de chicorée n’est pas la seule substance employée pour altérer le café en diminuer la bonté ainsi que le prix. Les semences de fèves, de pois, de lupins sont souvent employées ; la culture en grand de ces derniers est même pratiquée dans les environs de Mons, de Bruxelles pour cet usage. Dans les fabriques où l’on prépare la chicorée pour la substituer au café, on se sert indifféremment des racines de carottes et même de betteraves.