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DU CAFÉ ET DE SES FALSIFICATIONS.

Le café Ceylan mêlé, apporté en France par le Saint-André, fut le sujet d’une foule de tracasseries commerciales. La quantité en était considérable, puisqu’on la fixait à 1800 balles répandues dans le commerce. Il était livré à l’épicier ; mais à peine celui-ci avait-il torréfié une broche de ce café, que le public auquel il le livrait le lui rapportait en lui faisant des reproches mérités.

Malgré tous ces inconvénients, tout ce café, sauf quelques centaines de kilogrammes qui avaient été saisis, et que nous fîmes jeter à la Seine, fut vendu, soit à la population parisienne, soit à des habitants de quelques départements du Nord, où on l’avait expédié, la police étant trop sévère à Paris.

La vente des cafés mérite de fixer l’attention de l’Administration, car de la réglementation de cette vente dépendra la bonne qualité des cafés livrés au public. C’est à M. le Ministre des travaux publics, c’est à MM. les membres du Comité d’hygiène attachés près de M. le Ministre, qu’incombe la prescription de mesures qui n’ont pas été prises jusqu’ici, mesures qui font que les bons cafés sont souvent mêlés de mauvais, et que ces mélanges sont livrés au public au détriment de sa bourse et de sa santé.

Nous allons, dans le moins de mots possible, faire connaître l’état de la question. Dans les ports où se fait en général l’arrivage des cafés, Bordeaux, le Havre, Marseille, Nantes, on met en vente publiquement et avec réduction de droits des cafés dont la qualité est très inférieure, et même quelquefois négative, tant l’avarie est prononcée. Ces cafés étant achetés, ils sont revendus.

Les avaries peuvent être plus ou moins graves en raison des causes ; aussi a-t-on classé de la manière suivante les cafés avariés :

Cafés touchés, cafés de petite avarie, cafés de grande avarie.

Les premiers sont ceux qui sont contenus dans des balles